Intervention

Quelles sont les interventions fréquemment réalisées dans le cadre du travail d’un ergothérapeute à l’urgence?

En 2007, Veillette, Demers et Dutil ont publié un article portant sur la pratique professionnelle de l’ergothérapie dans les départements d’urgence québécois. Cet article est basé sur les données recueillies via un questionnaire postal envoyé en 2003 à tous les membres de l’Ordre des ergothérapeutes du Québec. Les résultats montrent que les interventions à l’urgence consistaient principalement à évaluer certaines sphères du fonctionnement des usagers de l’urgence, en mettant davantage l'accent sur la sécurité que sur l’autonomie.

  • Veillette, N., Demers, L. & Dutil, E. (2007). Description de la pratique des ergothérapeutes du Québec en salle d'urgence. Revue Canadienne d’Ergothérapie, 74(4), 348-358. http://dx.doi.org/10.2182/cjot.07.006

En 2013, les données de ce sondage ont été mises à jour dans le cadre d’un projet d’intégration de maitrise professionnelle en ergothérapie (Bellamare & Veillette, 2013). À la question portant sur les rôles qu’ils occupent à l’urgence, la majorité des répondants (53%) affirment qu’ils sont appelés à jouer plusieurs rôles combinés, dont les rôles liés à l’évaluation/consultation et à l’évaluation/intervention. L’évaluation occupe la plus grande part du travail des ergothérapeutes à l’urgence; qui y consacrent 85,82% de leur temps versus 14,77% pour ce qui est de l’intervention.

  • Bellemare, J. (2013). Description de la pratique des ergothérapeutes dans les départements d’urgence au Québec (Essai-Maîtrise en ergothérapie, Université du Québec à Trois-Rivières). Repéré à http://depot-e.uqtr.ca/6883/

La Figure qui suit illustre le temps consacré aux évaluations versus aux interventions : 

Les répondants du sondage ont également détaillé les aspects évalués lors des évaluations en ergothérapie à l’urgence. Par ordre de fréquence, leurs résultats pour les sondages réalisés en 2003 et 2013 suivent :

 

Toujours selon les données du sondage de 2013 (Bellemare et Veillette, 2013), les répondants ont indiqué que leurs modalités d’interventions sont variées.

Par ordre de fréquence, il s’agit de recommandation d’aides techniques/surfaces thérapeutiques (pour 28% des répondants), d’opinion quant à la possibilité du retour à domicile (21%), de référence à des services communautaires (20%), de référence à d'autres professionnels (18%) et, dans une plus faible proportion, de visites à domicile (6%) ou de réponses « autres » (7%), sous lesquelles sont regroupées les interventions ayant trait à l’enseignement effectué auprès du personnel, au service de télésurveillance et à la dysphagie.

L’étude de Cusick et coll. (2009), traitant de la pratique de l’ergothérapie à l’urgence australienne, cite quelques exemples d’interventions favorisées par les ergothérapeutes et qui seraient des pratiques courantes selon ces auteures. Il s’agit de la prescription d’aides techniques, de l’enseignement prodigué aux patients et leurs proches, de partenariat avec les services communautaires et de visites/adaptations du domicile.

Armstrong (2010) a également souligné l’importance des visites à domicile pour s’assurer de la sécurité du patient et prévenir les réadmissions, surtout lorsque la raison de consultation principale est une chute.

La planification du congé est un élément-clé et l’un des objectifs poursuivis par les ergothérapeutes à l’urgence. Moats (2007) s’est intéressée à la façon dont la pratique centrée sur le client pouvait être respectée lors du processus décisionnel de la planification du congé. À la lumière des résultats obtenus, les ergothérapeutes utiliseraient les visites à domicile comme modalité pour assister la prise de décision relative au congé et pour permettre de comprendre davantage l’identité, les rôles et les occupations des clients. Aussi, les visites à domicile permettent d’avoir une vision holistique et réaliste de leur fonctionnement, le but premier des visites à domicile « pré-congés » étant d’évaluer la sécurité de l’environnement.